10 bars de pression dans les réseaux de gaz, quel intérêt pour les sites d'injection Biométhane ?

A retenir :

Pour raccorder davantage de projets et augmenter la capacité du réseau, GRDF généralise les extensions et raccordements en pression maximale de service (PMS) de 10 bar. La pression d'exploitation restera à 8 bar tant que cela sera possible et elle passera à 10 bar qu'en cas de nécessité réseau. Les producteurs concernés en sont informés dans leur étude détaillée et devront prévoir la possibilité d'injecter en 10 bar (avec un préavis de 1 an en cas de modification de pression d'injection).

En détail :

La loi EGALIM, promulguée en novembre 2018, a introduit de nouvelles possibilités pour le raccordement d'installations de production de biométhane aux réseaux de gaz : les raccordements de projet situés en dehors des communes desservies en gaz, les maillages entre les différentes poches de consommation et le partage des coûts des canalisations mutualisées sont désormais possible. Ces nouvelles dispositions font partie du « Droit à l'Injection » : en savoir plus sur les opportunités concrètes introduites par le Droit à l'Injection.  

Ces perspectives vont donc permettre dans les années à venir :

• Plus d'unités de méthanisation raccordées, donc une augmentation du volume de biométhane dans les réseaux,
• Plus de distance parcourue par le biométhane injecté dans les réseaux et donc plus de débouchés de consommation pour les unités de méthanisation raccordées.

Avec le phénomène dit de « pertes de charge », l'acheminement du gaz est contraint par des caractéristiques physiques : à un niveau de pression donné, le gaz ne peut circuler que jusqu'à une certaine distance.

Pour compenser ce phénomène et permettre aux projets de biométhane de se raccorder au réseau, malgré la distance, GRDF a décidé d'amplifier la pose de réseaux d'une capacité de pression de 10 bar, contre 8 auparavant (équivalent pression d'injection producteur : 11.5 bar minimum, contre 10 bar minimum). Cela permet également d'augmenter la réserve gazométrique du réseau, et donc d'atténuer les éventuels phénomènes de saturation de courte durée. GRDF est conscient que ce choix a des impacts sur le site de production, qui doit alors comprimer un peu plus le biométhane à l'injection. Néanmoins, ce coût additionnel modéré est compensé par le gain dont il peut bénéficier en mutualisant une partie du réseau avec d'autres projets. Cette mutualisation ne serait pas possible sans un réseau 10 bar, car le réseau n'aurait pas la capacité d'aller chercher les projets lointains.

Exemple d'extension mutualisée :

Afin de limiter le coût de la compression sur les sites de méthanisation en injection, GRDF a fait le choix d'exploiter les réseaux 10 bar à 8 bar tant que les contraintes techniques le permettent. Les sites de biométhane devront toutefois prévoir dès leur conception la possibilité d'injecter jusqu'à 10 bar. L'information de cette configuration sera donnée dans l'Etude Détaillée remise par GRDF. Le producteur sera ensuite informé du passage de l'exploitation réseau de 8 à 10 bar avec un préavis d'un an.