La dynamique du marché de la méthanisation
L'état des lieux et tendances
À fin mars 2024, la France enregistre une hausse dans son parc de méthanisation, témoignant d'une dynamique croissante dans le domaine de la production d'énergie renouvelable. Les dernières données révèlent l'existence de 674 unités de méthanisation, soit une augmentation de 22 sites par rapport à la fin de l'année précédente. Cela représente une capacité raccordée estimée à 12,1 TWh, renforçant ainsi le potentiel de production d'énergie verte du pays.
On note également que la France a injecté 2,7 TWh de biométhane dans ses réseaux. Au total, les projets enregistrés dans le registre sont de petites taille et s'élèvent à 26,8 TWh.
Au 31 décembre 2023, on dénombrait en France 652 unités de méthanisation (+ 32 lors du T4 2023, et + 140 depuis le 1er janvier 2023), 559 d'entres elles sont agricoles, 7 issus de déchets ménagers, 18 ISDND, 21 industriels et 47 STEP.
Cela représente une production d'environ 11,8 TWh/an (+ 0,7 TWh/an au T4 2023, et + 2,7 TWh raccordés depuis le 1er janvier 2023), soit l'équivalent de la consommation annuelle de plus de 2 955 000 logements neufs ou plus de 47 300 bus roulant au BioGNV*.
547 unités de méthanisation sont raccordés aux réseaux GRDF, ce qui correspond à une production d'environ 8,7 TWh/an. Cela a été une belle année en termes de mise en service avec 139 sites de méthanisation en injection.
Le registre des capacités répertorie actuellement 1 232 sites affichant un potentiel de production qui s'élève à 26,6 TWh. Parmi ces 1 232 sites, 652 sites sont déjà en service et représente un volume de 11.9 TWh. Les 14.7 TWH se répartissent entre 250 sites projetant d'augmenter leur capacité de production et 580 nouveaux sites, encore au stade projet.
Pour rappel, le registre comprend les projets d'injection de gaz issus de la pyrogazéification, de la gazéification hydro-thermale et de la méthanation.
Au 30 juin 2023, 1 046 installations produisant de l'électricité à partir de biogaz sont raccordées au réseau. Cela correspond à une capacité totale installée de 585 MW. 590 installations ont injecté du biométhane, après production et épuration de biogaz, dans les réseaux de gaz naturel, soit 1 636 unités de méthanisation.
* hypothèses de consommation : 4 MWh/an pour un logement neuf se chauffant au gaz ; 315MWh/an pour un tracteur
La quantité de gaz renouvelable injecté dans les réseaux en 2023
Le Panorama du gaz renouvelable, co-édité par GRDF, GRTgaz, le SPEGNN, le SER et TEREGA, a été actualisé le 31 décembre 2023.
Il confirme la dynamique de la filière injection de biométhane avec :
- 652 sites d'injection biométhane mis en service en 2023 (+27%)
- 11,8 TWh/an parc raccordé en biométhane (+31 %)
- 9,1 TWh de production renouvelable (+31 %) soit l'équivalent d'environ 2 000 000 foyers ou 40 000 camion/bus
L'année 2023 a fait preuve d'une croissance durable et soutenue. Pour rappel :
- 347 zonages ont été validés par la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE),
- Un potentiel de production est clairement établi sur l'ensemble du territoire
Les perspectives de développement
Des objectifs ambitieux ont été fixés au niveau national et européen en matière de réduction des gaz à effet de serre, d'efficacité énergétique et de développement de la part des énergies renouvelables. La loi énergie climat du 9 novembre 2019 fixe un objectif de 8 % en 2028 dans les réseaux de gaz renouvelables.
Le texte de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) publié en 2019 indique un objectif compris entre 24 et 32 TWh de biogaz produits en 2028. Pour comparer, la capacité installée à fin 2019 permet une production brute de biogaz de 11,4 TWh utilisée sous forme d'électricité, de chaleur et de biométhane. Découvrez la synthèse de la PPE.
D'autres scénarios ont été étudiés. Dans son “Scénario énergie climat 2035-2050 » publié en 2017, l'ADEME mobilise de manière plus importante le potentiel des gaz renouvelables (méthanisation, hydrogène, pyrogazéification). Elle envisage en 2030 16% et en 2050 entre 35 % et 50 % de part de gaz renouvelables dans la consommation finale.
A cet horizon, le biogaz représenterait plus de 100 TWh de la consommation totale de l'énergie, dont près de 60 TWh seraient injectés dans le réseau de gaz. La méthanisation représenterait à elle seule plus de 17 % du gaz injecté dans le réseau en 2050.
En 2050, ces chiffres pourraient être largement supérieurs si la France adopte une stratégie pour atteindre la neutralité carbone.
A titre d'exemple, la nouvelle SNBC[1], présentée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, en juillet 2017, envisageant entre 200 et 250 TWh de gaz renouvelables, à cet horizon, est inscrite dans la loi (n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative a l'énergie et au climat). Instaurée par la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour conduire la politique d'atténuation du changement climatique. Elle constitue l'un des deux volets de la politique climatique française, au côté du Plan national d'adaptation au changement climatique : cette deuxième édition de la SNBC met en œuvre l'ambition du Gouvernement présenté en juillet 2017 dans le Plan climat et est inscrite dans la loi (n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat). Découvrez la synthèse.
[1] SNBC : Stratégie Nationale Bas-Carbone