Comment les rebours permettent-ils l'injection de biométhane pendant les périodes de baisse de consommation ?

National 21 DÉCEMBRE 2020

Les installations de « rebours » sont l'une des solutions identifiées pour développer les capacités d'injection en comprimant les excédents de gaz d'un réseau de distribution vers le réseau de transport ou un réseau de distribution de pression supérieure.

La production de biométhane est assez stable sur l'année. En revanche la consommation de gaz est variable selon les saisons. De plus, les sites de biométhane sont majoritairement situés dans des zones rurales à faible consommation de gaz. Pour pouvoir absorber tout le gaz vert produit par la méthanisation, il est donc nécessaire de trouver des solutions. Plusieurs pistes sont en cours d'étude ou de test (stockage temporaire de gaz, maillage…). Le rebours en est une.

En quoi consiste le rebours ?

La technique de rebours consiste à comprimer le biométhane non consommé sur un réseau de distribution pour ensuite l'injecter vers le réseau de pression supérieure. Il permet ainsi le renvoi du gaz vers une zone de consommation de gaz plus éloignée.

On peut alors accueillir un maximum de gaz verts en permettant l'injection de biométhane, même en période de faibles consommations.

Comment ça marche ?

Le fonctionnement du poste de rebours est automatique : il est allié à un compresseur qui démarre quand la pression du réseau atteint un seuil haut (c'est -à-dire supérieur à la consommation estimée de la zone de la station biométhane). L'excès de gaz est donc comprimé, puis injecté dans un autre réseau. Cela va permettre de faire redescendre la pression du réseau initial jusqu'à un seuil bas où le compresseur va s'arrêter.

Un exemple concret à Noyal Pontivy :

  • Quand la pression du réseau de distribution est inférieure ou égale à 2.85 bars, les postes de livraison débitent et le poste rebours ne fonctionne pas.
  • Le poste de rebours démarre quand la pression atteint les 3.5 bars : le premier compresseur est alors mis en marche et l'excédent de gaz comprimé est injecté dans le réseau de transport de GRTGaz. Si le débit de ce compresseur est suffisant, la pression va ensuite baisser jusqu'à 3 bars et le rebours va s'arrêter.
  • Dans le cas contraire, la pression continuera de monter et le second compresseur sera démarré à 3.7 bars. Il s'arrêtera de fonctionner à 2,2 bars.

Le point sur les expérimentations en cours :

Les deux installations pilotes de rebours réseau de distribution-réseau de transport ont été mises en service à Noyal Pontivy (56) et Pouzauges (85) en région Centre-Ouest. Le rebours de Pontivy a pu fonctionner tous les weekends dès le mois de mai 2020.

Ces projets sont pilotés conjointement par GRTgaz et GRDF, l'ouvrage étant exploité par GRTgaz.

Un retour d'expérience (REX) est en cours afin d'optimiser les réglages de fonctionnement du poste ainsi que l'étude des données de GRTgaz et GRDF, notamment sur la partie qualité gaz. Cet été nous avons également pu voir fonctionner le rebours réseau de distribution vers réseau de distribution de Troyes. Il comprime l'excédent de 4 postes biométhane du réseau MPB 4 bar vers le réseau MPC 25 bar. Sa mise en service est prévue fin octobre. Découvrez la vidéo réalisée suite au premier fonctionnement du rebours de Troyes en juillet dernier.

Les perspectives :

Le prochain rebours sera celui de Chessy en région Ile-de-France d'ici la fin d'année 2020. Il s'agit d'un poste qui injectera du réseau de distribution vers le réseau de transport.

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a d'ores et déjà validé :

  • l'investissement de 7 nouveaux rebours supplémentaires pour des mises en service en 2021, 2022 et 2023. Ce qui monte à 10 le nombre de rebous en cours ou à réaliser.
  • l'étude de 9 autres rebours.

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