Etude inédite de l'INRAE sur le bilan environnemental du biométhane

National 22 DÉCEMBRE 2021

D'une ampleur inédite, cette étude compare les impacts de la méthanisation agricole. Evaluée sur 16 indicateurs clés, cette étude vient répondre à de nombreuses questions soulevées dans le rapport de la mission d'information sénatoriale, notamment sur le rôle des CIVEs.

Plusieurs équipes de scientifiques de l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) ont réalisé un grand nombre de travaux qui ont permis de formaliser une étude dite « ACV » (Analyse du Cycle de Vie). Celle-ci évalue les impacts environnementaux de la production de biométhane issu des produits agricoles (sur 2 scenarios distincts : polyculture et élevage) sur la base de 16 critères clés, en intégrant les 3 fonctions de la méthanisation : la production d'énergie, la gestion des effluents, et la fertilisation des sols.

Les 16 indicateurs clés étudiés sont : changement climatique, destruction couche d'ozone, formation d'ozone photochimique, particules fines, acidification, eutrophisation terrestre, épuisement ressources énergétiques (fossiles et nucléaires), radiation ionisante, toxicité humaine avec effets cancérigènes et non cancérigènes, eutrophisation eau douce, eutrophisation marine, écotoxicité eaux douces, occupation des terres, épuisement ressources en eau, épuisement ressources métalliques et minérales.

Autre dimension inédite, cette étude s'est attachée à faire une évaluation environnementale globale comprenant les intrants agricoles : elle prend en compte les GES (Gaz à effet de serre) émis lors du process de méthanisation et les réductions de GES apportées par celle-ci.

Les principaux résultats

Sous réserve de mise en place de bonnes pratiques agricoles, cette étude conclut globalement à des impacts environnementaux positifs pour la méthanisation : 80 % des indicateurs environnementaux sont améliorés ou sans modification significative. En effet, le scenario avec méthanisation montre notamment une amélioration de 60 à 85% pour le changement climatique, l'épuisement des ressources énergétiques, et la destruction de la couche d'ozone. Les quelques performances en retrait s'expliquent notamment par un recours accru à l'énergie électrique nécessaire au procédé de méthanisation. A noter que l'analyse détaillée des résultats montre que la qualité des eaux n'est pas dégradée localement.

Les indicateurs dégradés sont le fait d'une plus grande utilisation d'électricité : mix électrique français et recours accru à du cuivre. Ces impacts ne sont pas liés aux activités locales et agricoles de l'unité de méthanisation.

L'étude conclut sur des recommandations sur des bonnes pratiques concernant le stockage et l'épandage des digestats, ainsi que sur la maintenance des installations ou encore le recours aux cultures intermédiaires à vocation énergétiques (CIVE).

En effet, semées en interculture (entre deux cultures principales), les CIVE répondent à des objectifs complémentaires : recyclage des éléments minéraux (lors de la restitution de digestats), couverture des sols (anti-érosion), piège à nitrate ou encore stockage additionnel de matière organique et de carbone dan les sols apporté par les racines, les chaumes et le retour au sol des digestats. Aussi l'étude démontre que le développement des CIVE est bien compatible avec le maintien de la production alimentaire des territoires, et que cela permet aux agriculteurs d'adopter de nouvelles pratiques en cohérence avec la transition agroécologique et énergétique.

Retrouvez le détail de l'étude sur le site de l'INRAE ainsi que la plaquette de synthèse de l'étude.

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