
La teneur en O₂ du biométhane injecté : tout ce que vous devez savoir
Découvrez le guide pratique GRDF x GRTgaz pour vous aider à maitriser le taux d'O₂ dans le biométhane et assurer la conformité avec les nouvelles normes.

Dans le cadre de l'évolution continue des normes d'injection de biométhane vers les spécifications classiques des réseaux de gaz, le seuil d'oxygène (O₂) a été révisé. Ce changement, visant à améliorer la qualité et la sécurité du réseau de distribution, abaisse le seuil de dérogation de 7500 ppm à 4000 ppm. Cette réduction du seuil d'O₂ marque une étape importante pour la filière biométhane et son intégration dans le réseau de gaz naturel.
Contexte de l'étude
En 2023, une enquête approfondie a été réalisée pour comprendre les paramètres influençant la concentration en O₂ dans le biométhane injecté. Cette étude visait à identifier les corrélations possibles entre les pratiques d'exploitation des sites et les taux d'O₂ observés dans le biométhane injecté dans le réseau.
Le nouveau guide de GRDF et GRTgaz
Pour accompagner les porteurs de projets et producteurs de biométhane dans cette transition, un guide pratique a été élaboré par GRDF et GRTgaz Ce guide, intitulé « Maîtriser le taux de dioxygène dans le biométhane« , fournit des recommandations détaillées sur les processus de désulfuration et les meilleures pratiques pour maintenir le taux d'O₂ en dessous du nouveau seuil de 4 000 ppm.
Processus de désulfuration : le guide décrit les différentes méthodes de désulfuration, notamment l'adsorption sur charbon actif, l'oxydation chimique et biologique. Chaque méthode est expliquée avec ses avantages et ses limitations :
- Adsorption sur charbon actif : cette méthode fixe l'H₂S en consommant de l'O₂, permettant un traitement fin du H₂S. Elle est efficace pour des sites agricoles ou territoriaux avec une concentration modérée en H₂S.
- Oxydation chimique : utilisation d'additifs ferriques pour précipiter l'H₂S dissous. Les produits couramment utilisés incluent le chlorure de fer, l'hydroxyde de fer et les boues riches en fer, chacun ayant ses propres effets et considérations.
- Oxydation biologique : utilisation de bactéries thiobacillus pour convertir l'H₂S gazeux en soufre élémentaire. Cette méthode est adaptée pour une désulfuration grossière et nécessite une injection contrôlée d'O₂ pour optimiser l'efficacité.
Gestion des intrants : une attention particulière est accordée à la gestion des intrants riches en soufre. Le guide recommande une incorporation constante plutôt que ponctuelle pour minimiser les pics de H₂S. Les intrants riches en soufre incluent le colza, les déchets de légumes, le fumier de volailles et les sous-produits animaux. Une stratégie de désulfuration bien réfléchie est essentielle pour gérer ces intrants efficacement.
Optimisation des procédés : des conseils sont fournis pour optimiser les procédés existants :
- Régulation de l'injection d'O₂ : l'injection d'O₂ doit être contrôlée et répartie en plusieurs points pour maximiser la réaction avec l'H₂S.
- Sélection des additifs ferriques : le choix et le dosage des additifs ferriques doivent être adaptés en fonction de la régularité de la charge d'H₂S, du temps de séjour de la matière et de la stabilité biologique de l'installation.
- Précautions contre la sur-injection d'O₂ : la sur-injection d'O₂ peut favoriser la production d'acide sulfurique et la corrosion. On peut aussi citer l'inhibition la biologie anaérobique de l'installation.
Recommandations techniques : le guide propose des solutions techniques adaptées aux différents types de sites de production :
- Technologies d'épuration : l'effet de l'épuration du biogaz sur les proportions d'O₂ et d'H₂S est variable. Il est crucial de consulter les fournisseurs d'épuration pour choisir les technologies appropriées.
- Configurations des digesteurs : une bonne gestion des digesteurs, incluant l'installation de supports de désulfuration et la limitation de l'agitation, peut améliorer l'efficacité de la désulfuration.
- Fiabilité des analyseurs de gaz : il est essentiel de vérifier régulièrement la fiabilité des analyseurs de gaz pour obtenir des données précises sur les taux d'H₂S et d'O₂, ce qui permet d'optimiser la stratégie de désulfuration.
En suivant ces recommandations, les producteurs de biométhane pourront améliorer la qualité de leur production et se conformer aux nouvelles normes tout en contribuant à la durabilité et à la sécurité du réseau de gaz naturel.
Le nouveau seuil de 4 000 ppm d'O₂ en injection de biométhane représente une avancée significative pour la filière. Le guide GRDF & GRTgaz est un outil essentiel pour aider les porteurs de projets à se conformer à cette nouvelle norme et à optimiser leurs installations.
Pour en savoir plus et accéder au guide complet :
Assurez vous de travailler en étroite collaboration avec vos fournisseurs, bureaux d'études et AMOA pour intégrer efficacement ces nouvelles normes dans vos projets.
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