Panorama des gaz renouvelables en 2022 : une forte progression du biométhane en France

National 28 MARS 2023

La méthanisation en tête de la production de gaz renouvelable : un bilan 2022 très positif.

La sortie du Panorama des gaz renouvelables 2022 met en lumière la forte accélération du marché du gaz vert en France, en 2022, avec une croissance exponentielle de production de biométhane. Les chiffres de 2022 montrent une nette évolution du secteur, avec un parc de 514 unités de méthanisation dont 430 qui sont raccordées aux réseaux GRDF, soit une progression de 41% par rapport à l'année précédente. L'année 2022 a été marquée par l'atteinte d'un cap avec la mise en service du 500ème site de méthanisation en injection. La production de biométhane atteint 9 TWh/ an, soit une hausse de 41% par rapport à 2021. Cela équivaut à la consommation de 582 000 foyers ou 31 000 camions et bus.  

Zoom sur la répartition géographique des installations d'injection de biométhane 

Ce panorama permet d'observer que les Hauts-de-France et le Grand Est possèdent une grande majorité des installations quel que soit les typologies de sites d'injection. En effet, les Hauts-de-France comptabilise 77 installations et le Grand Est, 95. 

Zoom sur la répartition régionale de la production de biométhane 

Concernant la production de biométhane, nous pouvons voir que les Hauts-de-France et le Grand Est sont aussi les régions les plus représentées. En complément on peut voir que l'ouest du territoire national comptabilise aussi les plus gros volumes de production.  

Le volume d'installations implantées n'est pas toujours représentatif des volumes de production de biométhane réalisés.  

Bio gaz et mobilité, où en sommes-nous ?  

La mobilité propre est devenue une priorité pour la France, notamment dans les villes de plus de 200 000 habitants où les émissions de gaz à effet de serre et de particules fines sont les plus élevées.  

Pour répondre à cette problématique, l'utilisation de bus et de bennes à ordures fonctionnant au GNV est de plus en plus fréquente. A titre d'exemple, près de 50% des bus vendus en France circulent au BioGNV. Les transporteurs et les enseignes de la grande distribution se sont également engagés dans cette voie pour réduire leurs émissions.  

L'usage de cette mobilité verte s'étend aussi à d'autre domaine tels que le BTP ou encore les poids lourds. 
Ainsi, la flotte de poids lourds BioGNV française est la plus grande d'Europe. Les obligations de renouvellement des véhicules accélèrent la conversion des bus au GNV. Cela offre ainsi des opportunités pour les professionnels d'assurer une continuité de service dans les zones à faibles émissions. Enjeu majeur de décarbonation des transports, le BioGNV permet de réduire de 80% les émissions de CO2 par rapport à un véhicule diesel. 

Qu'en est-il de la sécurité et de la protection de l'environnement ? 

Le développement de la filière de méthanisation doit se faire dans le respect de la sécurité et de la protection de l'environnement. La méthanisation est strictement encadrée par la règlementation sur les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE). Celle-ci définit les exigences pour prévenir et réduire les risques et les nuisances liées à l'exploitation d'une installation de méthanisation. La Direction Générale de la Prévention des Risques (DGRP) du Ministère de la Transition Ecologique répertorie les incidents et les accidents qui ont ou qui auraient pu porter atteinte à la santé, à la sécurité publique, à l'agriculture, mais aussi à la nature et à l'environnement.  

Plusieurs évolutions ont contribué à inscrire la filière de la méthanisation dans un développement exemplaire et durable. En effet, les arrêtés de prescriptions générales applicables aux installations de méthanisation ont renforcé les dispositions liées à la gestion des risques d'incendie, d'explosion et de pollution des milieux. La publication d'un recueil de bonnes pratiques agricoles par l'INERIS (Institut National de l'Environnement Industriels et des Risques) permet également d'améliorer la sécurité des sites de méthanisation. Le label Qualimétha, proposé par l'ATEE, permet aux acteurs engagés dans une démarche qualité de leur installation de faire reconnaître leurs bonnes pratiques via un processus indépendant et reconnu par les pouvoirs publics.  

Enfin, le « Contrat de Progrès Méthanisation » accompagne les acteurs qui souhaitent s'engager dans une démarche d'amélioration de leurs installations en proposant des actions spécifiques et adaptées à leur site et au contexte local. 

Zoom sur de nouvelles voies possibles 

Le panorama présente aussi l'éventail des nouvelles voies possible en lien avec la méthanisation. Bien qu'elle soit aujourd'hui la première technologie mature permettant de produire du gaz renouvelable, de nouveaux procédés sont développés pour produire des gaz renouvelables ou décarbonés tels que : 

  • La pyrogazéification, procédé de conversion thermochimique qui permet la production de gaz à partir de résidus solides. La pyrogazéification transforme une grande variété de gisements (résidus de la filière bois, éléments d'ameublement, plastiques…). Ce procédé permet de produire localement un gaz renouvelable ou bas carbone injectable dans les réseaux. 
  • La gazéification hydrothermale, procédé thermochimique qui permet la production de gaz à partir d'intrants humides. La gazéification hydrothermale est un procédé thermochimique utilisant l'eau comme réactif indispensable pour convertir à haute pression (210 bars à 350 bars) et haute température (400 à 700°C) des déchets organiques. Ces conditions opératoires spécifiques permettent à la fois une production de gaz renouvelable ou bas carbone riche en méthane, injectable après traitement dans le réseau de gaz et la récupération des composants liquides et solides contenus dans un intrant
  • La méthanation, procédé qui permet de convertir de l'électricité renouvelable obtenue par électrolyse de l'eau en méthane. La méthanation consiste à produire du méthane de synthèse en combinant de l'hydrogène issu d'électrolyse et du CO2 pouvant provenir de l'épuration de biogaz ou de processus industriels. 
  • La production d'hydrogène renouvelable. Ces technologies permettent d'obtenir un gaz injectable dans les réseaux, qui sera qualifié de renouvelable ou de bas carbone selon la nature de l'intrant. L'hydrogène permet la pleine utilisation de sa capacité en convertissant l'énergie électrique renouvelable fluctuante en une forme stockable. Il offre une solution de décarbonation pour de multiples applications dans l'industrie et la mobilité, en complément d'autres énergies renouvelables, notamment le gaz renouvelable. 

Ces nouvelles méthodes de production de gaz renouvelables démontrent ainsi la dynamique du biogaz et ses nombreuses perspectives d'avenir pour 2023 et les futures années. 

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