Qualité du gaz renouvelable : obligations du producteur et contrôles par GRDF 

Explorez les engagements du producteur sur la qualité du gaz renouvelable et les procédures de contrôle de la part de GRDF pour assurer la conformité du réseau.

Quelles sont mes obligations de producteur concernant la qualité du gaz renouvelable délivré ? 

Comme indiqué dans le Code de l'Energie, le gaz renouvelable doit respecter les prescriptions techniques précisées au contrat d'injection, de sorte à garantir la sécurité des personnes et des biens, la protection de l'environnement et la sûreté de fonctionnement des réseaux. 

Le producteur de biométhane s'engage donc à ce que le gaz renouvelable qu'il fournit à l'entrée de l'installation d'injection soit conforme aux prescriptions techniques détaillées dans les conditions générales du contrat d'injection (pouvoir calorifique supérieur, point de rosée eau, teneur en H2S, O2 et CO2…).  

A noter : une dérogation peut être accordée sur la teneur limite d'oxygène, comme décrit dans le contrat d'injection. Et a contrario, en cas de consommateur sensible ou de rebours, les teneurs limites en oxygène (O2) et/ou en eau (H2O) peuvent être revues à la hausse. 

Conformément à la prestation 314 « Analyse de la qualité du gaz renouvelable » prévue au Catalogue des prestations annexes et au contrat d'injection signé avec les méthaniseurs, GRDF vérifie que les caractéristiques physico-chimiques du gaz renouvelable sont conformes aux prescriptions techniques, au moyen de mesures continues et ponctuelles pendant toute la durée du contrat d'injection. 

Quand et comment sont menées les analyses qualité ? 

1. Un premier contrôle est réalisé à l'occasion de la mise en service de l'installation d'injection : il consiste à réaliser un prélèvement entre J-30 et J+10 autour de la date de mise en service, puis à l'analyser en laboratoire. 

2. Pendant toute la durée du contrat d'injection, GRDF contrôle en continu les caractéristiques physico-chimiques du biométhane à l'intérieur du poste d'injection (après odorisation). Le poste d'injection est équipé d'une station de contrôle composée d'un ensemble d'analyseurs qui vont venir mesurer : le pouvoir calorifique supérieur (PCS), l'indice de Wobbe, la densité, le point de rosée eau, la teneur en H2S, la teneur en COS, la teneur en O2, la teneur en CO2, la teneur en tétrahydrothiophène (THT), ou encore la température du gaz avant qu'il soit injecté sur le réseau.

3. Des analyses ponctuelles (appelées « SPOT ») sont effectuées plusieurs fois par an via des prélèvements qui sont ensuite analysés en laboratoire. Ces analyses ponctuelles concernent : la teneur en soufre total (S), la teneur en chlore total (Cl), la teneur en fluor total (F), l'hydrogène (H2), l'ammoniac (NH3), le monoxyde de carbone (CO), le soufre mercaptique, le mercure (Hg). Ces analyses sont obligatoires et facturées à l'unité, conformément au catalogue des prestations annexes GRDF en vigueur. 

Ces analyses reposent sur différentes techniques en fonction de la génération des postes, notamment les techniques de chromatographie en phase gazeuse, les techniques dites de corrélation, et les techniques de quartz vibrant pour la teneur en eau mesurée par les hygromètres.  

Comment être sûr que les analyseurs fonctionnent correctement ?  

Les analyseurs contrôlant la qualité du gaz intègrent des fonctionnalités leur permettant de signaler leur bon ou mauvais fonctionnement. En cas de dysfonctionnement mineur ou majeur, une alarme est transmise par l'analyseur à l'automate, informant les équipes de GRDF d'un dysfonctionnement. Dans un tel cas, les équipes de maintenance interviennent sur site, si besoin avec l'aide des fournisseurs de matériel avec lesquels des contrats de maintenance ont été mis en place. Afin d'assurer le bon fonctionnement des analyseurs, des actes de maintenance préventifs sont prévus annuellement par GRDF. 

Que se passe-t-il si mon gaz n'est pas conforme ?  

En cas de non-conformité sur les mesures réalisées en continu dans le poste d'injection, GRDF prendra toute décision adaptée d'interruption ou de reprise de l'injection du biométhane sur le réseau, conformément aux résultats issus des appareils de mesure intégrés dans l'installation d'injection.  

En cas de non-conformité lors d'une analyse ponctuelle, si une ou plusieurs valeurs sont supérieures aux seuils précisés dans les Conditions Générales du contrat d'injection, ces valeurs sont considérées comme des valeurs en alerte. L'injection n'est pas interrompue mais un nouveau contrôle ponctuel est programmé sous 15 jours

Quelques exemples de risques associés à des non-conformités   

  • Non-respect de l'indice de Wobbe : l'appareil qui consommera ce gaz peut générer une combustion incomplète avec risque de formation de monoxyde de carbone et retour de flammes dans le brûleur. 
  • Non-respect du point de rosée : la présence d'eau liquide peut entrainer des réactions de corrosion interne des canalisations et la formation d'hydrates de gaz qui sont des cristaux affectant l'étanchéité et le fonctionnement des équipements tels que pilote de détente, clapet, compteur.   
  • Non-respect de la teneur en oxygène : un dépassement de teneur en oxygène peut accélérer les corrosions et endommager les installations sensibles (l'oxygène est un composé oxydant qui génère des réactions de sulfuration pour les réseaux en cuivre). 
  • Non-respect de la teneur en H2S : l'H2S est un gaz acide et toxique dont les valeurs limites d'exposition humaine sont très basses (risque sanitaire), avec de multiples conséquences (nuisance olfactive, pollution atmosphérique, poison pour les catalyseurs industriel). 

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