Dynamique de marché du biométhane injecté à fin du premier trimestre 2021

Avoir une vision de la dynamique de marché est essentiel pour l'ensemble des acteurs de la filière biométhane pour voir l'impact des politiques publiques, pour se projeter sur de nouveaux recrutements ou investissements ou tout simplement s'organiser au mieux en interne et avec ses fournisseurs.

Où trouve-t'on des données sur le marché ?

Le site du Ministère de la Transition Ecologique alimenté en données par les opérateurs de réseau (TEREGA, GRTgaz, SPEGNN, R-GDS, GRDF) est une source officielle qui permet d'obtenir les chiffres trimestriellement autour de cette dynamique : Statinfo – biométhane (developpement-durable.gouv.fr). A noter également, le panorama du gaz renouvelable permet d'accéder annuellement à ces informations avec l'avantage qu'elles sont mises en perspective et commentées. Enfin, certaines publications spécifiques sont à exploiter quand on veut une vision prospective du marché de la méthanisation. Deux exemples :

• La vision donnée par la programmation pluriannuelle de l'énergie Programmation pluriannuelle de l'énergie (ecologie.gouv.fr)
• La vision donnée par la Commission de Régulation de l'Energie dans le cadre de la communication sur la mise en œuvre du droit à l'injection Bilan de la mise en oeuvre du droit à l'injection du biométhane dans les réseaux de gaz – CRE

Alors que disent les chiffres à la fin du premier trimestre 2021 ?

234 sites sont en service pour une capacité raccordée de 4,3 TWh avec une multiplication par 2 des quantités injectées sur le 1^er trimestre 2021 (845 GWh) par rapport au 1^er trimestre 2020. Les capacités déclarées dans le registre de capacité qui permettent de gérer les priorités d'injection entre producteurs représentent 26 TWh. Ces projets inscrits dans le registre de capacité doivent se mettre en service d'ici fin 2023-début 2024. Dans sa communication sur la mise en œuvre du droit à l'injection, la CRE a produit le graphe suivant avec l'aide du retour d'expérience des opérateurs de réseau sur le taux de transformation des projets inscrits au registre en fonction de leur jalon d'avancement :

Entre 500 et 600 sites devraient être en service fin 2023, soit un triplement des sites en service par rapport à fin 2020.

Au-delà de 2023, ce sont les projets qui s'inscrivent actuellement dans le registre de capacité qu'il faut regarder. On constate en effet un délai en moyenne de 3 ans entre l'inscription au registre et la mise en service. Au premier trimestre 2021, un ralentissement est constaté avec l'inscription que de 350 GWh de nouveaux projets. Ce ralentissement s'explique en grande partie pour la publication du nouveau tarif d'achat en novembre pour les sites inférieurs à 300 nm3/h et par l'absence d'appels d'offres pour les projets de taille supérieure.

Toutefois, la Programmation Pluriannuelle de l'Energie a prévu l'accompagnement de 800 GWh de projets par an pour les sites inférieurs à 300 nm3/h et le lancement de 2 appels d'offres par an de 350 GWh chacun. La filière a d'ailleurs proposé aux pouvoirs publics de mettre en place plusieurs mécanismes « extra-budgétaires » dont certains qui pourraient aller jusqu'à imposer aux fournisseurs d'énergie une obligation de production ou d'achat de biométhane, avec allocation de « certificats verts ». Ces pistes sont actuellement à l'étude, elles devraient donner des moyens financiers nouveaux pour accompagner l'essor de la filière et pour conforter l'atteinte de l'objectif de 10% de gaz vert dans la consommation de gaz en France à échéance 2030.