Les clés d'une méthanisation durable, retour sur l'installation réussie de l'unité de Gouy-sous-Bellone

Hauts-de-France 28 FÉVRIER 2022

Découvrez les facteurs de la réussite de l'installation du site de méthanisation de Gouy-sous-Bellone dans le Pas-de-Calais, un projet qui a failli ne pas voir le jour.

La société Bioénergie de la Motte, basée à Gouy-sous-Bellone, en région Hauts-de-France, représentée par Monsieur Aymeric Baes et son associé Monsieur Mauritz Quaak, a inauguré son unité de méthanisation en juillet 2021, un an après sa mise en service, en présence des élus du Territoire ainsi que des représentants des Chambres d'Agriculture des Hauts-de-France et de GRDF.

Mais pour en arriver là, il a fallu traverser un certain nombre d'étapes. L'installation d'un méthaniseur provoque parfois son lot d'oppositions de la part des habitants. Que l'on parle de sécurité, de nuisance olfactives ou sonores, d'augmentation du trafic routier ou de dévalorisation immobilière, ces craintes sont évidemment légitimes. Alors, comment passer de l'opposition à l'appropriation ?   

“La méthanisation agricole rend service au territoire”

Pour le site Bioénergie de la Motte, l'intérêt de la méthanisation est double :

  • cultiver de l'engrais naturel sans nuisance olfactive. Ce fertilisant naturel, riche en nutriments, substitue 80% des engrais chimiques et réduit l'utilisation de produits phytosanitaires.
  • créer de l'énergie renouvelable “pour les hommes et les plantes” précise Aymeric Baes.

Aymeric Baes : « Ici on évite la surconsommation d'énergies fossiles avec les gaz verts. Cette énergie locale, très faiblement carbonée, remplace une énergie fossile de gaz naturel principalement issue de l'importation. Un bénéfice non négligeable pour l'environnement : Une unité comme celle-ci évite plus de 2600 tonnes de CO2 à l'atmosphère. »

La production permet également un bénéfice pour le territoire car le biométhane injecté dans le réseau de distribution alimente les communes environnantes (de la communauté Osartis Marquion). Au total, cette production de gaz renouvelable équivaut à ” la consommation de 2500 logements (pour le chauffage, l'eau chaude, et la cuisson) ou encore la consommation de plus de 130 bus circulant au biogaz (BioGNV) ».

Les élus locaux, très sensibles aux bénéfices que la méthanisation apporte à leur territoire, jouent un réel rôle de facilitateur dans le développement de ces projets s'ils sont convaincus de leur pertinence. C'est pourquoi le dialogue avec les élus est essentiel, car il permet de sensibiliser sur la démarche environnementale du projet, aborder la question de l'implantation de l'unité et échanger sur la manière d'engager le dialogue avec les habitants.

Le développement du projet

Le projet d'origine était sur la commune de Ferrain. Il y a eu une problématique d'acceptabilité dès le moment où le projet a été lancé, 2016. Les porteurs de projet ont alors cherché un autre lieu qui gardait toute la cohérence du projet.

Aussi, le projet était très peu connu à l'époque. L'injection de biométhane étant structurée régionalement, les acteurs institutionnels locaux ont alors été sollicités : les porteurs de projet ont travaillé notamment avec des organismes comme la Chambre d'agriculture, l'Ademe, et le sous-préfet, qui a eu un rôle très important. Cela les a beaucoup aidés, notamment pour mettre en place des outils de compréhension et des outils de pédagogie à destination des élus et des riverains.

Avant que le préfet ne délivre son permis, un dialogue assez large a permis d'apporter des solutions : par exemple le porteur de projet a fait un accès pour les camions par l'arrière du site.

Concernant les relations avec les habitants, il y a désormais une vraie appropriation de la population ainsi qu'une plus grande confiance des riverains.

Une relation apaisée avec la commune, mais aussi et surtout avec les habitants, c'est l'une des conditions pour que le site de méthanisation puisse s'implanter sur un territoire.

Les clés d'une méthanisation durable

Le CLER (Réseau pour la transition énergétique), convaincu que la transition énergétique sera territoriale ou ne sera pas, agit et porte des propositions au profit d'une approche territoriale de l'énergie.

Dans l'objectif d'accompagner les régions dans le développement de leur politique de méthanisation durable, il a réalisé le guide pratique les clés d'une méthanisation durable à destination des élus et techniciens des Conseils régionaux ainsi que tous les acteurs et partenaires de la filière.

Aussi, afin de permettre aux producteurs d'appréhender la perception des associations environnementales sur les projets de méthanisation, le Méthascope, outil conçu par France Nature Environnement en collaboration avec l'ADEME et GRDF, facilite le dialogue avec les acteurs territoriaux grâce à un outil multicritère d'aide au positionnement sur base d'une grille multicritères.

Pour en savoir plus sur l'appropriation locale

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