Les perspectives du biométhane en 2022

National 28 FÉVRIER 2022

Les premiers sites en injection de biométhane ont été mis en service en 2011, il y a maintenant 10 ans ! Aujourd'hui, les capacités de biométhane installées représentent l'équivalent de la consommation de 6,4 TWh, soit près d'1,5 million de logements neufs.

La France est devenue le premier pays en Europe en termes de nombre d'unités produisant du biométhane. En termes de volume produit, la France est dans le top 5 européen avec l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Danemark, entre 4 et 10 TWh de biométhane, du fait que les installations en France sont plus petites, ancrées dans des territoires avec un mix d'intrants en co-digestion et non sur des cultures énergétiques dédiées ou sur des quantités importantes de lisiers. Si la dynamique enregistrée ces dernières années se poursuit, la France prendrait la première place fin 2023 en Europe en termes de production de biométhane.

Le résultat de cette politique sur le biométhane en France est concret :

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) : 4 337 GWh de biométhane ont été injectés en 2021 en France. Avec en moyenne une réduction de 200tCO2 par GWh injecté, cela a ainsi permis d'éviter 867 400 TCO2 en 2021.
  • Autonomie et souveraineté énergétique : Aujourd'hui, la quasi-totalité du gaz que nous consommons est importé. Le biométhane nous permettra d'aller vers une plus grande indépendance, en 2040, le biométhane et les gaz verts issus de la méthanisation, de la pyrogazeification, de la méthanation ou de la gazéification hydrothermale pourront représenter 2/3 de la consommation de gaz en France.

L'année 2021 a amené une série de nouvelles réglementaires ont permis de donner une nouvelle impulsion au développement de la filière.

La loi Climat et Résilience a décidé la mise en place des Certificats de Production de Biométhane, un niveau d'obligation de fourniture de gaz vert par les fournisseurs qui sera fixé pour les prochaines années créant ainsi un mécanisme de marché qui favorisera l'investissement. De la même manière, un taux de réfaction des raccordements à 60% a été fixé et permettra de relancer l'investissement par la transition écologique après deux années difficiles et incertaines en raison de la crise sanitaire.

La filière continue de travailler et de s'améliorer, c'est essentiel pour s'inscrire dans la continuité.

Le nouveau cadre des ICPE, fixé en juin 2021, permet de consolider le cadre d'exploitation de la méthanisation et de travailler à pérenniser les sites. Il faut considérer ces contraintes comme un gage de durabilité supplémentaire. En lançant le contrat de progrès en septembre 2021, la filière prouve qu'elle souhaite s'inscrire dans cette démarche d'amélioration sur des enjeux forts comme la communication, la gestion des intrants et du digestat, ou encore sa prise en compte des enjeux de sécurité des sites.

Toute ces actualités 2021 viennent confirmer les conclusions de la mission sénatoriale : 23 sénateurs, après plusieurs semaines de visites et entretiens ont conclu qu'il fallait consacrer le modèle de la méthanisation à la France, solution considérée la plus mature pour verdir le vecteur de l'énergie gaz et ainsi que la France atteigne son ambition de transition écologique, tout en renforçant son cadre et sa gouvernance.

Retrouvez le bilan détaillé de 2021

Les perspectives 2022 sont bonnes et permettent d'envisager près de 150 mises en service sur l'année sur l'ensemble des réseaux soit l'équivalent de la consommation de plus de 700 000 logements neufs supplémentaires en une année. La capacité de gaz vert installée dans le réseau des opérateurs gaziers représentera près de 9,5 TWh en France et augmentera ainsi de +50 % sur l'année. La filière est aujourd'hui l'une des rares à atteindre, même dépasser, les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l'énergie. C'est pour cela, alors que débutent les débats sur la Stratégie Francaise Energie Climat, qu'il faut ré-aligner les objectifs de production de biométhane pour les cinq prochaines années à la dynamique réelle. Celle-ci est confirmée par les scenarii énergétiques publiés ces derniers mois, notamment RTE, ADEME, Negawatt, et les conclusions sont identiques, le gaz vert représentera près d'un quart du mix énergétique français en 2050.

Si le biométhane a atteint ses objectifs, c'est grâce au soutien des pouvoirs publics, à des élus locaux engagés, à un tissu industriel au rendez-vous des exigences opérationnelles, et enfin à la mobilisation d'entrepreneurs et d'entreprises du monde agricole et de l'économie circulaire.

Cette mobilisation commune doit continuer pour atteindre un gaz totalement décarboné à horizon 2050.

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