Quel est l'impact des unités de méthanisation sur les odeurs et la qualité de l'air en Pays de la Loire ? 

Le projet pilote EPIQUE-FM, mené par Air Pays de la Loire en collaboration avec AILE entre 2021 et 2023, a récemment dévoilé ses résultats concernant la qualité de l'air autour de 5 unités de méthanisation situées dans la région. L'objectif principal de cette étude est de mieux comprendre les éventuels impacts des odeurs et la qualité de l'air ressortant de ces installations, tout en fournissant des recommandations aux exploitants pour une meilleure gestion. 

Objectifs du projet 

Le projet vise à consolider les connaissances sur les odeurs et la qualité de l'air au niveau de 5 unités de méthanisation. De plus, il cherche à répondre aux questions des acteurs de la filière et du grand public, contribuant ainsi à éclairer le débat sur les éventuels impacts de la méthanisation. Le projet vise aussi à apporter des conseils techniques aux exploitants agricoles pour améliorer la gestion des odeurs et de qualité de l'air au sein de leurs unités. 

Étude des unités de méthanisation 

Les 5 unités étudiées en Région Pays de la Loire, représentent la diversité des tailles et organisations, comprenant des petites unités agricoles, des collectifs agricoles et des unités territoriales, avec des gisements variés. Les deux principales voies de valorisation (injection et cogénération), ainsi que la présence ou non de ventilation et de biofiltres (filtre biologique utilisé pour traiter l'air des espaces de stockage des déchets entrant), ont été prises en compte. 

Suivi des polluants atmosphériques 

Les polluants atmosphériques suivis comprennent le méthane (CH₄), l'hydrogène sulfuré (H₂ S), et l'ammoniac (NH₃). A travers des méthodes normalisées, les mesures ont été effectuées à proximité des habitations environnantes, avec un laboratoire mobile sur une durée de 1 mois, avec une analyse des événements d'exploitation.  

Suivi des odeurs 

Le suivi des odeurs a impliqué l'intervention d'experts pendant deux jours sur chaque site, avec des tests olfactifs à l'intérieur et à l'extérieur des unités.  

Quels sont les résultats ? 

Les concentrations mesurées des polluants et des odeurs ne présentent pas de risque pour la santé de la population environnante. Les niveaux d'hydrogène sulfuré dépassent parfois le seuil olfactif de l'OMS, mais restent en dessous de la valeur du guide sanitaire. Les niveaux d'ammoniac sont plus élevés en limite de propriété mais respectent la valeur toxicologique de référence de l'ANSES.  

Les résultats montrent aussi des notes odorantes communes liées à des phénomènes de fermentation et de dégradation organique. Les secteurs les plus odorants sont ceux liés au stockage des intrants, tandis que les secteurs spécifiques au processus de méthanisation restent parmi les moins émetteurs. 

Quelles recommandations aux exploitants ? 

Les recommandations découlent d'une approche précise des points d'échappement des odeurs. Cela implique la réduction des durées de stockage, la limitation des périodes d'ouverture des portes des bâtiments de stockage, la couverture des fosses et la maîtrise des échappements lors d'opérations occasionnelles comme le curage des bâtiments. En parallèle, il est recommandé d'assurer le bon fonctionnement des systèmes de traitement (biofiltres, cuves à hygiénisation) et de maintenir de bonnes pratiques, telles que le nettoyage régulier des sols. 

En conclusion, à l'intérieur des unités, les zones les plus odorantes sont associées aux activités de transport et de manipulation des intrants, tandis qu'à l'extérieur, l'intensité des odeurs diminue rapidement avec la distance, et disparaît même dès la clôture. 

Les concentrations mesurées des polluants et des odeurs ne présentent pas de risque pour la santé. L'utilisation efficace des biofiltres a été soulignée, montrant une réduction significative des odeurs émises, mais ne s'est pas révélée non plus nécessaire pour les sites ici non équipés.  

Pour aller plus loin, le rapport intégral de l'étude est disponible.